Varennes, berceau seigneurial en bordure de fleuve !

27 septembre 2024

Retour sur la visite du 8 septembre 2024 à Varennes

 « Espace des Bâtisseurs » !  Quel beau nom évocateur donné à cet immeuble récemment inauguré pour souligner le 350e anniversaire de la fondation des seigneuries de Varennes !  Les membres de l’APMAQ s’y sont donné rendez-vous pour démarrer la journée : mot du président de l’Association M. Clément Locat, mot du maire M. Martin Damphousse puis mot du président de la Société d’Histoire de Varennes, M. Jacques Dalpé, le tout suivi d’un fort intéressant diaporama exposant les étapes historiques et les centres d’intérêt de ce milieu ancien ancré en bordure du fleuve.

Basilique Sainte-Anne-de-Varennes

Les invités sont ensuite dirigés vers deux pôles religieux importants, soit le Sanctuaire et la Basilique.  Le Sanctuaire Sainte-Marguerite-d’Youville (1960), érigé sur le lieu de naissance de Marguerite de Lajemmerais (1701-1771) propose des expositions, permanente et temporaire, nous mettant en contact avec le culte dédié à Sainte-Anne, ainsi qu’à celui voué à Marguerite d’Youville, fondatrice des Sœurs Grises, via un court film relatant la vie et l’œuvre de cette première sainte canadienne, béatifiée en 1959.

La Basilique Sainte-Anne de Varennes (1887), construite au coût de 80,000 $, est également ouverte aux visiteurs, où une guide passionnée et fort bien documentée a su répondre aux questions des membres de l’APMAQ concernant l’histoire de cet édifice imposant de style romano-byzantin, sa décoration intérieure abondante et son architecture hors du commun.  En plus des objets pieux dédiés au culte à Sainte-Anne, s’y trouve le tombeau de Sainte-Marguerite-d’Youville, ce qui, bien sûr, a grandement contribué à la forte fréquentation des lieux.

La température étant fraîche et venteuse, les visiteurs ont pris leur repas du midi au sous-sol de l’église, pour ensuite se diriger en voiture vers trois résidences anciennes remarquables.

Maison Perreault-Couillard

Au 2661 rue Riendeau, nous découvrons la Maison Perreault-Couillard (1750), en pierre, et agrandie au fil du temps par plusieurs propriétaires qui y ont investi temps, argent … et beaucoup d’amour.  Pour preuve, ce bâtiment de campagne fut transformé en ferme-école entre 1858 et 1860, par Joseph-Xavier Perreault, agronome et député de Richelieu.  Les propriétaires actuels, Mme Isabelle Rodrigue et M. Martin Tardif ont fait un travail de recherche remarquable, tel que la dendrochronologie effectuée sur une longue poutre au sous-sol indiquant la date de 1747 !  Afin d’assurer la pérennité de la résidence, les fondations de la maison reposent sur des semelles récentes en béton, et des fenêtres d’hiver viennent assurer une meilleure isolation.  Cette demeure ancestrale porte les traces d’une longue occupation des lieux … et il est à espérer que le soucis de densification urbaine ne viendra pas étouffer tant d’efforts déployés.

Maison Joseph-ChaputVisite suivante : la Maison Joseph-Chaput (1917), arborant une architecture éclectique prisée par la bourgeoisie de l’époque, sur la rue Sainte-Anne.  Avec son toit à quatre versants, son pavillon polygonal coiffé d’un mat, sa brique extérieure deux tons, et sa galerie aux colonnes tournées, elle attire le visiteur sous son porche élégant.  Les propriétaires actuels, Mme Monique Desmarteaux et M. Jacques Dalpé nous y accueillent chaleureusement, et nous racontent avec humour et passion les travaux entrepris depuis leur acquisition en 1987 : les moulures en plâtre au plafond de la salle à manger, la galerie et sa balustrade reproduite à l’identique de 2012 à 2015, la toiture en 2016, la véranda en 2017 puis le garage, ainsi que la cuisine d’été déplacée afin de permettre la vue sur le fleuve et remplacée par une galerie arrière.  Partout dans cette immense demeure, les vitraux d’origine sont abondants et les cadrages de toutes les ouvertures furent décapées avec soin … même le grenier nous réserve une surprise avec sa belle charpente de bois apparente.  Et, bien sûr, chaque membre quitte les lieux en félicitant ces amoureux du patrimoine varennois !

Tout près de là, on peut visiter deux magnifiques chapelles de procession : Saint-Joachim (1831) à l’ouest de l’église, et Sainte-Anne (1862) située à l’est.

Maison Durocher

Plus loin, au 313 de la rue Sainte-Anne, une autre demeure impressionnante nous attend : celle de la conseillère municipale Mme Carine Durocher.  Ses grands-parents en ont fait l’acquisition en 1952, et de nombreuses transformations y ont eu lieu.  Cette bâtisse, avec ses très hauts plafonds, date de l’ancienne Seigneurie de la Trinité.  On pense que sa construction est de 1768 ou début 1800.  Le plus vieil acte notarié date de 1870.  Le mur de façade est en pierre de taille chaînée, et les trois autres murs sont en moellons.  Tout l’intérieur fut refait en 2015, et un foyer majestueux est encore fonctionnel dans la vaste salle à manger.  La maison est dotée d’un deuxième foyer, qui fut muré au fil du temps. 

Plusieurs mythes entourent cet édifice : l’histoire locale avance que c’était une prison, puisqu’un des anciens propriétaires était juge de paix, et un autre était capitaine de milice.   Une autre rumeur parle d’une boulangerie car on peut deviner, sur une vieille photo, un four à pain non loin de la résidence … ou cette dépendance de forme carrée en pierre était-elle tout simplement une poudrière ?  Les investigations se poursuivent!

L’APMAQ remercie de tout cœur les membres de la Société d’Histoire de Varennes qui nous ont ouvert leurs portes et qui ont tout mis en œuvre pour nous faire vivre … et … revivre le patrimoine matériel et immatériel de leur chère ville ! 


Crédits photos: Jerry Roy

Rédaction: Diane Jolicoeur

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