Ma bibliothèque : Le Saint-Laurent d’île en île : rencontres et paysages

26 octobre 2019

Ma bibliothèque : Le Saint-Laurent d’île en île : rencontres et paysages
Philippe Teisceira-Lessard, auteur; Olivier Pontbriand, photographe
Les Éditions La Presse (2019), 255p.

Redécouvrir le fleuve par ses îles et ses insulaires avec un regard du XXIe siècle, c’est le défi qu’on nous propose ici en cartes, textes et photos magnifiques.

Cartier et Champlain, les premiers à naviguer sur le fleuve, ont été charmés par la beauté des îles, la fertilité de certaines et l’accueil des indigènes. Les premiers habitants, nos ancêtres, ont choisi de s’installer sur des terres fertiles autour de Québec et de Ville-Marie de l’île d’Orléans à l’île de Montréal. En 1672, l’intendant Talon a concédé plusieurs seigneuries le long du Saint-Laurent pour y établir les militaires du Régiment de Carignan et les Filles du Roi et ainsi consolider la défense du pays. Très tôt les seigneurs vont réclamer aussi les îles face à leur seigneurie pour y faire la chasse et la pêche, y installer des communes pour les animaux et cultiver des terres. Les îles du Saint-Laurent font donc partie de notre passé familial depuis 400 ans; on en a souvent une qui nous tient particulièrement à cœur.

Des Îles de la Madeleine à l’archipel de Montréal, les auteurs nous proposent de découvrir une vingtaine d’îles, telles qu’elles leur sont apparues au cours de leurs voyages de 2016 à 2018. Ces îles, immenses ou petites, ont connu des activités diverses au cours des âges et retrouvent parfois un nouveau souffle grâce à la passion de leurs habitants, à l’intérêt que leur portent des scientifiques, au flot de touristes ou à la présence d’estivants qui tiennent au privilège d’y posséder un chalet.

Encore aujourd’hui, il faut relier ces îles à la terre ferme, aux rives nord et sud, transporter les marchandises, les gens et parfois les animaux. Prendre le traversier pour rallier sa maison, son chalet; recevoir les vivres, le courrier et des colis par bateau l’été et par motoneige l’hiver, utiliser le chaland pour amener les animaux à la commune dans l’île, monter à bord du Bella-Desgagnés pour explorer la côte et les îles en touristes ou simplement pour sortir du pays.. Prendre l’avion pour aller à l’école ou l’hélico pour être amené à l’hôpital, voilà la réalité quotidienne de ces insulaires.

Aux activités traditionnelles d’agriculture, de chasse et de pêche sportive, se sont ajoutées : la fabrication de fromage, la mariculture, l’exploitation de poissons et crustacés, la protection du chardon de Mingan, la collecte du duvet d’eider. Un homme a même entrepris la réhabilitation de l’Île-aux-Oies si chère à Jean-Paul Riopelle. Il y a sept maisons et dix bâtiments du XIXe siècle à sauvegarder! Pendant ce temps, les célèbres cerfs d’Anticosti fascinent toujours les touristes, les phoques ont envahi l’île Brion et les vaches paissent paisiblement à l’île Dupas.

« Les insulaires sont une race de monde à part; d’une générosité sans fin, du moment qu’on ne reste pas trop longtemps sur leur île! Parce qu’ils ont un sentiment d’appartenance au territoire à défendre. Une fierté admirable », comme l’écrit si bien le peintre Marc Séguin dans la préface du livre. ﹣A.A.


Article tiré de La Lucarne – Automne 2019 (Vol XL, numéro 4).

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