Lauréat du prix Thérèse-Romer 2005: Alain Prévost

5 septembre 2005

Considérée comme la plus vieille maison de pierre de Neuville, l’histoire de celle-ci est liée de près à l’histoire de la terre sur laquelle elle a été édifiée : la terre ancestrale des Bordeleau, concédée en 1669 à Antoine Bordeleau père. Une première maison de bois aurait ainsi été construite par celui-ci sur le lot. En 1742-1743, Etienne Bordeleau demande la construction de la portion gauche de la maison actuelle. En 1825, son fils revend la propriété à Pierre Fluet qui la revendra huit ans plus tard à un tailleur de pierre, nommé André Larue.

D’après les observations d’Alain Prévost, c’est par ailleurs à cette époque que la maison de bois aurait été démolie pour être remplacée par la portion droite de la maison en pierre. La famille Larue entreprendra quelques travaux de construction et d’aménagement (dont une cuisine d’été) et se transmettra la maison de génération en génération jusqu’en 1957. Il semblerait cependant que la maison ait été abandonnée dans les années 30. Elle est ensuite achetée dans les années 60 pour être utilisée comme résidence d’été. Alain Prévost acquiert la maison en 1998.Maison Prévost

La maison n’avait à l’origine ni électricité ni eau courante. À l’été 1999, après avoir passé un hiver à grelotter, Alain Prévost entreprend la restauration du carré principal du rez-de-chaussée. Ces travaux nécessitent d’enlever tout le plancher, de creuser la cave et de refaire le plancher avec les planches d’origine nettoyées. Il y met tant de temps et de cœur qu’à l’hiver le salon est fin prêt pour accueillir les fêtes de Noël ! L’année d’après, il se consacre à l’installation d’une cuisine temporaire, à la construction d’une mezzanine et à la récupération pour utilisation des matériaux d’une grange.

En 2001, il entame lui-même des travaux de coupe et de transformation de certains arbres de sa propriété afin d’extraire les matériaux qui lui serviront aux travaux, notamment pour la toiture. Pour ses fenêtres, Alain Prévost recopie les proportions et le modèle d’un modèle ancien. Il façonne ensuite lui-même toutes les pièces, et pose les quelques 644 carreaux de verre qui composent ses fenêtres. Après une dizaine d’année de labeurs, les travaux de restoration pour cette maison d’inspiration française se terminent. 


Photo: Alain Prévost

Article tiré de La Lucarne – Automne 2005 (Vol XXVI, numéro 1).

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