Lauréats du Prix Thérèse Romer 2007: Constance Fréchette et Jacques Claessens

7 mai 2007

 

Maison Gendron-Marchand à Léry

L’âge de la maison a été évalué avec l’aide d’un architecte du Conseil des Monuments et Sites du Québec. Ce dernier, à partir des clous de forge et des fenêtres d’origine, a daté la maison de la fin du XVIIIe siècle. Les titres remontent à 1832, date où Pierre Gendron cède la maison à sa fille Marguerite. 

Le bâtiment d’origine a subi des modifications regrettables. Constance Fréchette et Jacques Claessens ont travaillé pendant 35 ans: des années 70 à 2007 pour restaurer et préserver la maison.

 

Ils construisent un agrandissement dans les années 80, le besoin d’espace s’étant rapidement imposé. Les deux plus grandes prioritées pour ce chantier se décident: harmoniser la nouvelle construction au caractère des lieux par un revêtement extérieur de planches verticales et reproduire les fenêtres selon le style de l’époque. 

Les propriétaires ont rencontré de grandes difficultés avec la restauration de la cheminée et de la toiture, qui ont exigé de multiples efforts et ont fait l’objet de plusieurs recommencements. En effet, ils ont dû cohabiter avec deux nouvelles toitures en 15 ans, celle en bardeaux de cèdre n’ayant pas tenu sa promesse de durer 50 ans ! La solution trouvée est une toiture à la canadienne faite de de bardeaux d’aluminium pré-peints et posés de biais.

 

Dans les années 60, un petit perron en bloc et marches de béton (recouvert d’une toiture) avait été installé à l’avant de la maison. Par un hasard qui se voudra finalement heureux, la toiture du perron s’effondre et découvre la façade de pierre, la présentant ainsi à la vue telle qu’elle était il y a plus de 100 ans. Constance Fréchette et Jacques Claessens font alors le choix d’installer une galerie de bois, sans rampe ni toit. 

 Maison Gendron-Marchand à Léry

Au niveau des lucarnes, au cours du XXe siècle, les deux versants de la toiture de métal avaient été percés de lucarnes dites « en chien assis ». Au moment de refaire la toiture, les lucarnes à pignon ont été préférées aux autres types. Ne voulant pas choisir de grosses lucarnes, ils ont parcouru les campagnes pour prendre des photos de lucarnes. 

A l’intérieur de la maison, les principaux travaux ont été :

  • la suppression de trois planchers en conservant les larges madriers redressés et consolidés
  • l’isolation des murs à l’uréthane et le recouvrement par un crépi fini au blanchissoir
  • la restauration de deux armoires de pin encastrées derrière des revêtements muraux
  • l’allégement des poutres et fenêtres de leurs 26 couches de peinture !
  • la réouverture d’une fenêtre côté sud dont il était possible d’observer les contours sur le mur extérieur
  • la reconstruction du foyer à partir de pierres issues de la même carrière que celles utilisées pour la maison
  • l’installation d’une quincaillerie d’époque produite par un forgeron ou dénichée chez des antiquaires
  • la suppression du plafond du grenier pour mettre en valeurs les chevrons et les poutres du toit
  • le remplacement des portes de contre-plaqué par des portes faites par des artisans
  • la construction d’un cellier dans la cave avec les dernières planches de la restauration

Les lauréats ont œuvré avec un grand souci d’authenticité pour rendre à cette maison son cachet d’origine. Pour réaliser l’agrandissement dont ils avaient besoin, ils ont recherché la préservation des proportions initiales. Pour éviter de vivre dans un chantier perpétuel, ils ont restauré la maison étape par étape. 


Photos: Constance Fréchette

Article tiré de La Lucarne – Printemps 2007 (Vol XXVII, numéro 2).

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