Lauréats du Prix Thérèse Romer 2008: Henriette Legault et Austin Reed

1 septembre 2008

En 1964, la maison alors propriété d’un promoteur immobilier était originellement vouée à la démolition. Mais après un an de négociations, le promoteur et la municipalité ont accepté l’offre d’achat de Henriette Legault et Austin Reed. Cela à condition qu’ils achètent également quelques terrains entourant la maison. 

Maison Meunier avant les travaux

Lors de leur installation, à l’automne 1965, la maison était habitable mais guère adaptée à la vie du XXième siècle. Très vite, il a fallu installer un système de chauffage central, revoir les systèmes d’électricité, de plomberie et d’isolation. À l’intérieur, ils conservent les boiseries, les plafonds à caisson et mettent en évidence l’immense âtre et les superbes poutres. À l’extérieur, Henriette Legault et Austin Reed refont les joints de la maçonnerie des quatre façades, transforment une fenêtre en porte, percent une fenêtre pour donner accès à la cave, replacent une lucarne enlevée lors d’une restauration antérieure, remplacent des volets disparus et recouvrent la toiture en bardeaux de cèdre. Une grande majorité de ces travaux sont effectués par eux-mêmes. 

L’enjeu principal était de conserver le caractère architectural de la maison en respectant les matériaux nobles. Loin de souhaiter transformer la maison en musée authentique, les lauréats souhaitaient vivre et élever leurs enfants dans un milieu qui favorise le respect du patrimoine. Dans les années 60, la documentation et les conseils de rénovation de maisons anciennes sont une ressource encore rare. C’est sur leurs talents de déduction et d’observation que les lauréats du prix Thérèse-Romer 2008 se sont appuyés pour entamer les travaux. Il leur faudra attendre les années 70 pour pouvoir bénéficier d’ouvrages sur le patrimoine bâti. 

Lorsqu’ils reçoivent leur prix en 2008, Henriette Legault et Austin Reed témoignent de leur envie de peaufiner et d’aller toujours plus loin même après 45 ans de rénovations. Un grand sage les a pourtant avisé de ce danger : « tu n’en finiras jamais… et c’est ça qui est important ». (Félix Leclerc)

La maison est construite sur une terre de la seigneurie Saint-Ignace, alors propriété des sœurs Augustines de l’Hôtel-Dieu. Sur ce terrain, en 1695 les sœurs font bâtir un moulin à farine sur la rivière Berger : le Moulin des Mères. La maison du meunier actuelle daterait des années 1782-84, elle serait fort probablement construite en partie sur les fondations d’une autre maison qui existait sur le site dès la fin du XVIIème siècle.Maison Meunier en hiver

La maison est construite en pierre calcaire et mesure 32 pieds par 42 pieds. La maison, ses dépendances, son potager et ses plates-bandes sont ceinturés par une clôture de perches. La propriété, maintenant située dans un milieu urbanisé, s’y détache comme un îlot de verdure, intégrant des éléments des milieux naturel, agricole et patrimonial. 


Photos: Austin Reed

 Article tiré de La Lucarne – Hiver 2008-2009 (XXIX, numéro 1)

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