Saint-Jacques fête ses 250 ans et vous accueille dans la Nouvelle-Acadie

20 juillet 2024

François Gagnon, membre organisateur de la visite de l’APMAQ à Saint-Jacques

Située dans la MRC de Montcalm, la municipalité de Saint-Jacques est considérée comme le berceau acadien de la région de Lanaudière. Lors de la Grande Déportation de 1755, un grand nombre d’Acadiens avaient été déplacés en Nouvelle-Angleterre. En 1765, le général James Murray, voulant repeupler la « Province of Quebec » offrit aux Acadiens déportés en ces contrées inhospitalières de venir s’y installer. Il organisa leur transport vers Québec par bateau, moyennant qu’ils en paient les coûts. Environ 600 Acadiens acceptèrent cette offre du gouverneur Murray et un bon nombre d’entre eux furent amenés à L’Assomption en 1866 et 1867. Ils furent accueillis par la population et les Sulpiciens, dont le curé Jacques Degeay qui leur offrirent une hospitalité sans pareille, notamment au cours du premier hiver. Ces nouveaux arrivants s’établiront sur des terres concédées au nord-ouest de L’Assomption, soit le territoire qui allait devenir le Grand Saint-Jacques avant que les paroisses de Saint-Alexis, Saint-Liguori et Sainte-Marie-Salomé ne soient créées au milieu du XIX^e siècle. Une telle hospitalité a permis aux exilés de raviver l’espoir de se refaire une vie au sein de cette terre d’accueil.

La paroisse de Saint-Jacques-de-l’Achigan fut fondée en 1774 par une trentaine de familles de défricheurs. Elle fut nommée ainsi en l’honneur de ce curé dévoué qui croyait en eux. Le cœur du village témoigne du patrimoine religieux bien présent dans l’histoire de Saint-Jacques.

Après un important incendie dans le village qui détruisit l’église, l’actuelle église en pierre fut érigée de 1916 à 1918. Il s’agit, pour une paroisse en milieu rural, d’un bâtiment exceptionnel par son volume et la richesse de son décor intérieur; il domine l’ensemble religieux composé du presbytère, de l’ancien couvent des Sœurs-de-Sainte-Anne et du Vieux Collège. Ces quatre bâtiments sont tous cités comme immeubles patrimoniaux. Au cours de l’été, l’église s’ouvre aux visiteurs qui pourront en admirer toute la splendeur. De plus, ils profiteront d’une exposition consacrée à l’œuvre du réputé architecte lanaudois Victor Bourgeau, figure importante de l’architecture religieuse québécoise, particulièrement dans le diocèse de Montréal.

Pour témoigner de l’apport majeur de la communauté acadienne au développement de la municipalité, cette dernière inaugura en 2018 la Maison de la Nouvelle-Acadie. Le musée offre une exposition permanente qui lève le voile sur les enjeux et le contexte particulier de la déportation. Le tout est présenté dans une forme évolutive et fait revivre aux visiteurs l’épopée acadienne dans la seigneurie des Sulpiciens.

Le territoire de Saint-Jacques est majoritairement rural. Les visiteurs, en balade dans les rangs de la municipalité, s’étonneront de l’alignement perpendiculaire de plusieurs maisons par rapport à la route. Certains croient que le bâtisseur perpétuait la coutume qui veut que les résidences regardent vers le fleuve, d’autres affirment que les Acadiens désiraient se différencier des familles britanniques qui préféraient se construire loin de la route et parallèlement à celle-ci et les plus pragmatiques certifient que cet alignement permet tout simplement un meilleur ensoleillement et une protection contre les vents du nord-est. Peu importe la croyance, ceci agrémente le paysage lors des promenades dans la campagne jacobine.

Le 4 août prochain, Jacobines et Jacobins vous attendent. Venez profiter de la Fête, avant le grand tintamarre du 15 août, jour de la Fête nationale des Acadiens qui est dignement célébrée en Nouvelle-Acadie (Saint-Jacques, Saint-Alexis, Saint-Liguori et Sainte-Marie-Salomé). Pour vous y inscire.

Références pour ceux qui désirent en connaître davantage sur l’histoire des Acadiens:

• Les déportations des Acadiens et leur arrivée au Québec, André-Carl Vachon, Éditions La Grande Marée, 2014.
• Les Acadiens déportés qui acceptèrent l’offre de Murray, André-Carl Vachon, Éditions La Grande Marée, 2016.

Article tiré de La Lucarne – Été 2024 (Vol XLV, numéro 3).

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