Bienvenue à la maison Windsor!

20 janvier 2024

Richard H. Brown

Martial Béland - inventeur de l'autoneigeMon conjoint et moi avons acquis le 41, Notre-Dame Nord en mai 2020. Nous avons immédiatement eu un coup de cœur pour cette maison et après en avoir fait le tour, notre chien se coucha paisiblement devant le foyer avec un grand soupir de satisfaction, entérinant ainsi notre choix.

Les maisons anciennes se distinguent souvent par leurs différentes caractéristiques architecturales ; c’est d’ailleurs ce qui leur donne tant de charme. Une des premières tâches a donc été de mieux les connaître.

Cette maison a été construite en 1927 sur un terrain acquis de la Fabrique de Saint-Antoine-de-Padoue, Louiseville, en 1926 par Joseph-Télesphore Béland, homme d’affaires et hôtelier. Puisque plusieurs membres de la grande famille Béland ont laissé autant de demeures somptueuses dans la région, nous avons fait le choix de désigner notre maison sous le nom de Maison Windsor, un rappel de l’Hôtel Windsor qui a jadis fait la fortune de Joseph-Télesphore Béland.

Résidence privée de 1927 à 1966, la maison a ensuite été convertie en bureau d’assurances (1967 à 1992), maison de retraite (1992 à 2012), restaurant (2012 à 2014) et occupée de nouveau comme lieu d’habitation (2014 à 2020). Durant la période d’utilisation comme restaurant, le magnifique garage (tout brique) a malheureusement été détruit pour agrandir le stationnement. De 2014 à 2020, il n’y a presque pas eu d’entretien de la propriété.


Programme d’intervention :

Prestigieuse au départ, cette demeure était alors en voie de délabrement. La première tâche a consisté en un plan d’intervention visant à établir un ordre de priorité des travaux ainsi qu’un budget adéquat. Après quelques mois de « prise de connaissance » du bâtiment, le travail de restauration fut divisé en six parties bien définies. Ce programme a débuté en septembre 2020 et devrait se terminer en août 2027 pour célébrer le centenaire de la maison. Le budget total des travaux est d’environ 55 0000 $.

La première étape a consisté à mettre à niveau les systèmes mécaniques de la demeure. En 2005, le grenier a été incendié et, en raison des dégâts causés par l’eau, tous les murs de la maison ont été ouverts et refaits à neuf ce qui a permis au propriétaire de l’époque de remplacer la plomberie, le système électrique et de refaire l’isolation par l’intérieur. Cela nous a donc amenés à reconfigurer la tuyauterie du chauffage au sous-sol, à installer une fournaise au gaz à haute performance et à faire restaurer les radiateurs de fonte. Aussi, la fibre optique et un réseau Wi-Fi haute vitesse ont été installés dans toutes les pièces. L’échéancier des travaux concernant les systèmes mécaniques prévu en 2020 est complété à 100 %.

Ensuite, nous nous sommes concentrés sur le rez-de-chaussée en commençant par la cuisine. Comme ce fut un restaurant, il ne reste rien de la cuisine d’origine. Nous avons donc conçu une cuisine classique mais pratique et efficace avec un grand garde-manger et une salle de toilette de bonne dimension.

Comme dans tout projet de restauration, une bonne partie des matériaux ne sont pas disponibles en grande surface. Les armoires de la cuisine et de la salle de bain de style shaker furent achetées de seconde main et redimensionnées pour la configuration souhaitée. Cela a permis un espace budgétaire suffisant pour choisir et acheter les comptoirs de granit. Le plancher de tuiles variées a été remplacé par un nouveau sous-plancher et des planches d’érable massif.

Maintenant qu’il était possible de se chauffer et de préparer les repas, un bureau a été installé dans ce qui était au départ un fumoir puis une chambre de personne âgée, avant d’être inclus dans la cuisine du restaurant. Les travaux consistaient, ici aussi, à enlever les restants de tuiles variées et à remplacer le sous-plancher avant d’installer un plancher d’érable massif. Il reste encore à faire restaurer la magnifique moulure de plâtre qui a été coupée par la cage d’ascenseur installée dans les années 90.

Au tour du salon et de la salle à manger! Ces pièces ont eu plusieurs fonctions avant de revenir à celles d’origine. La plus dommageable de ces diverses fonctions a été l’installation d’un bar à l’époque du restaurant. En plus de l’incendie de 2005 qui a fait gondoler les planchers, ce qui rendait un sablage impossible, l’usage intensif du bar a fait que le sous-plancher était pourri et les planches de pin irrécupérables. Donc les planchers et sous-planchers d’origine ont été retirés. Comme dans les autres pièces, des contreplaqués épais ont été posés comme sous-plancher et recouverts d’une membrane de papier, puis de planches d’érable massif de 2,25 pouces. Toutefois, pour souligner le côté formel de ces pièces, des encarts de chêne rouge furent posés autour de ces pièces de même qu’au centre, sous l’arche. Les moulures de plâtre au plafond ont pu être restaurées minutieusement et les boiseries du salon et de la salle à manger présentes à l’origine ont été réinstallées.

Le destin fait bien les choses, car le mobilier de la salle à manger de style Mission de ma grand-mère est de dimension parfaite pour la pièce. Au salon, un sofa Lexington provenant de la maison familiale de mon conjoint et recouvert à neuf accompagne un coffre en V de la fin du XIXe siècle et d’autres éléments d’époques variées. Il ne reste, dans cette pièce, qu’à gainer la cheminée et de compléter celle-ci. Les lustres de laiton ont été trouvés sur des sites de seconde main à Québec et à Trois-Rivières.

Dans les passages et l’escalier, nous avons connu le même problème de plancher que dans les autres pièces et il a fallu les remplacer au complet tel que décrit précédemment. Le motif en piano au bas de l’escalier reprend celui qui était là auparavant et le motif propre à la rencontre des deux corridors témoigne de la présence des lattes de pin qui s’y trouvaient à l’origine. Il faut aussi noter que l’angelot en régule qui ornait le poteau de l’escalier conservé par l’ancien propriétaire a été remplacé par un fanal. Celui-ci provient de la Maison Giguère qui a été démolie à quelques coins de rues de là et qui avait appartenu à l’un des anciens occupants de la Maison Windsor. Le lustre Streamline provient d’une maison de Saint-Hyacinthe.

Le portique est en cours de restauration, ce qui sera relativement simple, car il suffit de repeindre les murs, le plafond et le radiateur, puis de sabler légèrement le plancher. Finalement, le dernier élément du rez-de-chaussée sera le bureau de Joseph-Télesphore Béland qui sera méticuleusement refait comme à l’origine. L’échéancier des travaux du rez-de-chaussée prévu de 2020 à 2024 est complété à 85 %.

La troisième étape a débuté en 2020 par la réinstallation de jardins et de pelouses, puis en 2022, on a refait la cheminée du salon en briques neuves, mais identiques fabriquées à Boston. Les divers éléments du garde-corps de l’étage seront reproduits à l’identique, en acajou du Brésil, par un ébéniste local et, dès 2024, l’ensemble des boiseries extérieures, soit les garde-corps, corniches, balcons et escaliers, auront été remplacées ou restaurées et repeintes dans des couleurs d’époque. La restauration des vitraux n’étant pas requise en ce moment, il suffira de remplacer les joints d’étanchéité. Cette étape est donc complétée à seulement 30 %.

Pour la quatrième étape, soit les travaux à l’étage, le plan de travail s’échelonne de 2021 à 2025. Les chambres de bonnes ayant été converties en un seul espace à la suite de l’incendie de 2005, on y trouve maintenant une bibliothèque. Il ne restera qu’à sabler les planchers avant de repeindre ces pièces. Il en est de même pour les corridors dont le centre du plancher, autrefois en pin, sera remplacé par des motifs au pochoir. Le gros du travail sera la réfection totale de la salle de bain. Cette étape est complétée à environ 20 %.

Les deux autres étapes, soit la reconstruction du garage et la remise de son toit en tôle, sont respectivement prévues pour 2025 et 2027.

Pour suivre le déroulement des travaux et voir plus de photos, abonnez-vous au site Web maison-windsor.com.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2023-2024 (Vol XLV, numéro 1).

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