ARVIDA : une visite porteuse d’histoire

6 décembre 2022

Pierre Bleau

Album photos de notre visite. Merci à Jerry Roy et Réjean Dupuis pour ces images.

La visite d’Arvida a débuté par un rassemblement du groupe dans un autobus nolisé. C’est une première occasion pour se réchauffer d’une froidure automnale accompagnée d’un vent mordant. Peine perdue, il faut quitter notre cocon mobile pour visiter un premier emplacement bucolique, mais frigorifique. Qu’à cela ne tienne, Lucie K. Morisset s’installe avec conviction sur un banc du parc et engage, au microphone, un feu roulant d’explications sur le site patrimonial déclaré d’Arvida. Sa prestation s’accompagne de nombreuses illustrations, qui défilent tel un diaporama. Une chaîne humaine permet de distribuer les affiches plastifiées tout en bénéficiant de ses explications à l’aide d’écouteurs.

Entre deux sites à visiter, les participants reprennent des couleurs et posent de nombreuses questions à notre guide émérite. Le pèlerinage se poursuit entre les panneaux signalétiques, dont celui portant sur les principaux modèles de maisons de compagnies construites à Arvida entre 1926 et 1948. Il s’agit d’un parc immobilier composé d’environ 2000 maisons proposant 100 différents modèles. La logistique déployée pour créer une « ville construite en 135 jours » est admirable. La philosophie prônée par l’Aluminium Company of Canada, devenue Alcan, se veut égalitaire pour ses travailleurs en leur offrant un habitat de qualité inspiré de l’architecture traditionnelle québécoise.

Notre guide, Alex Hubert, coordonnateur à la muséologie au Centre d’histoire d’Arvida. Une visite agrémentée de ses nombreuses anecdotes dans les différentes pièces du manoir, dont la grande salle de réunion avec sa magnifique serre.

Une conférence intimiste sur la collection d’archives et d’objets de l’auteur et historien Robert- Lionel Séguin, par Laurence Provencher St-Pierre, ethnologue et postdoctorante au Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture de l’Université de Laval.

À consulter : « Robert-Lionel Séguin (1920- 1982) : un chercheur-collectionneur passionné », La Lucarne, automne 2020, p. 14.

Nous tenons à souligner l’accueil de Sara Gaudreault de Rio Tinto, qui nous a invités au Manoir pour le repas du soir. À cela s’ajoute le dévouement continu de Marianne Salesse-Côté, agente de soutien au CORPA et au Centre d’histoire Arvida.

Nous remercions l’organisatrice du Congrès de l’APMAQ à Arvida, la souriante et efficace Michelle Roy.

En entrant dans le hall de la bibliothèque, une maquette nous interpelle. Est-ce une maison de poupées ? Nous apprenons lors du visionnement d’une capsule vidéo que c’est l’œuvre de Martin Simard, Analyste en patrimoine à la Ville de Saguenay. Il a créé un formidable outil pédagogique, la « Matériauthèque ». Les tiroirs du meuble logent des composantes typiques des maisons d’Arvida servant à expliquer à un propriétaire les détails architecturaux de sa maison en prévision d’une restauration.

La visite du Centre d’histoire d’Arvida débute par l’extérieur de l’église. Nous écoutons attentivement les explications de Luc Noppen, historien de l’architecture et professeur à l’UQAM. À l’intérieur, nous pouvons admirer la voûte en béton armé et le décor épuré des lieux. S’interrogeant sur la sonorité de l’enceinte, Claude Michaud, vice-président de l’APMAQ pour l’année 2022-2023 et auteur-interprète de profession fait quelques vocalises. Il semble que la salle se prête bien à une future prestation de chant de sa part. Après ce spectacle musical, Alex Hubert nous présente l’exposition muséale retraçant l’histoire de l’usine, de la ville et du projet social de la compagnie d’aluminium.

Pour clore les activités, madame Marie Gendron nous invite à visiter le moulin du Père-Honorat, sa propriété patrimoniale. Cet ancien moulin à eau, construit en 1846, en bordure de la Rivière-du-Moulin, est modifié en 1863. Il s’agit d’un témoin de l’organisation matérielle des premières communautés rurales du Saguenay. À l’étage inférieur, au centre d’une cave à vin, sont conservés des artéfacts du mécanisme du moulin. L’ensemble est exposé comme de véritables sculptures. Les pièces sont meublées avec de nombreuses antiquités. Une autre particularité se trouve dans l’attique ; celui-ci comprend une salle de lecture et une vaste collection de livres anciens. Le moulin est mis en valeur par un bel aménagement paysager.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2022-2023 (Vol XLIV, numéro 1).

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