Sauvegarde du patrimoine immatériel et culture... un gestion à la fois

21 août 2022

Diane Jolicoeur

On en conviendra, tout membre de l’APMAQ aime mettre en lumière les activités susceptibles d’être transmises aux générations suivantes. Ce legs s’applique au patrimoine immatériel et culturel et il regroupe différents savoir-faire propres à l’histoire et à la culture d’une communauté.

En ce sens, une visite a été organisée par l’APMAQ à l’Isle-aux-Coudres en septembre 2018. Les membres ont pu y découvrir une résidence solaire passive, construite et équipée selon les principes d’économie d’énergie les mieux adaptés à notre climat en limitant les ouvertures face au nord ; c’est ce qu’ont toujours pratiqué intuitivement nos aïeux. Cette manière de faire était le rêve du propriétaire, mon conjoint, Yvon Boulianne, architecte, dont le mode de vie a toujours été basé à la fois sur des valeurs ancestrales et sur un regard vers l’avenir.

Yvon et moi avons rapidement tiré profit des avantages qu’offre cette Isle-aux-Coudres, au milieu du fleuve, et ce, sur le site même occupé par l’ancêtre Jean-Marc Bouillianne, dit le Suisse, au XVIIIe siècle ! Avec notre fils Vincent, également architecte, nous avons construit la résidence, de 2013 à 2020. De plus, nous possédons une terre agricole que nous louons à un cultivateur de l’Isle sans oublier une forêt dont nous tirons les billots pour les transformer soit en bois de chauffage, soit en bois d’œuvre pour la construction. Notre scierie mobile permet, en effet, la production de poutres, de solives, et de planches en longueurs de 13 pieds ; comme les projets se poursuivent, elle est toujours utile. De 2020 à 2022, nous avons bâti de nos mains une belle grange d’allure classique où est entreposée la machinerie nécessaire pour qui s’intéresse aux travaux de la terre et de la forêt.

Au fil des années, Yvon a développé une conscience sociale et environnementale visant à protéger ces richesses qui nous entourent. Il a récemment fait l’acquisition d’une camionnette tout électrique ; il a donc fallu construire un garage attenant à la maison afin d’abriter ledit véhicule, garage que nous construisons, bien sûr, avec les poutres et les piliers issus de la forêt ancestrale. Parallèlement à ces installations, des panneaux solaires seront prochainement implantés au bas du terrain pour compléter ce projet d’économie énergétique.

Comme on peut le voir, cet immense terrain de jeu qu’est l’Isle-aux-Coudres ouvre bien des possibilités : en plus de la forêt, il y a la cueillette de champignons, de fraises, de framboises, de salicorne, de bleuets… sans oublier le jardin potager entouré de sa belle clôture et la construction d’un four à pain qui figure au programme depuis bien longtemps ! De plus, c’est l’endroit idéal pour élever des abeilles et empoter notre propre miel que parents et amis sont heureux de venir déguster. Car de la visite, il y en a sur l’Isle !

Le prochain projet ? La construction d’une cabane à sucre au milieu de notre forêt. D’ici, je vois déjà les yeux brillants de nos petits-enfants, dès le printemps prochain, observant les gestes de grand-papa Yvon affairé à préparer le sirop d’érable, assurant ainsi, sans même s’en rendre compte, la sauvegarde d’un riche patrimoine immatériel et culturel !


Article tiré de La Lucarne – Automne 2022 (Vol XLIII, numéro 4).

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