Pierre Bleau
Pendant près de 115 ans, une maison peut accueillir ou subir la présence de ses occupants. Par exemple, vers 1923, notre demeure s’embourgeoise grâce à l’ajout d’une aile en devanture, une intervention dans la continuité du courant victorien de l’époque. Toutefois, il en est autrement en 1985, lorsque s’immisce la mode du revêtement de vinyle. Les installateurs doivent alors araser les chambranles, les consoles à denticules et les corniches à consoles pour poser ce parement synthétique. Un geste qui s’explique par la motivation du propriétaire à éliminer ses prochaines corvées de peinture ; c’est un argument mis de l’avant par les vendeurs du produit.
Depuis 2014, nous pelons cette peau devenue fragile sous la brûlure des rayons du soleil. Il reste encore un mur pignon à sortir de sa torpeur. Pendant cet exercice d’effeuillage, quel ne fut pas notre étonnement de découvrir deux types de finition au pourtour des retours d’avant-toit tous similaires avec leurs surfaces revêtues d’aluminium (ill. 1a et 1b). Ainsi, les murs pignons de 1905 sont ornés d’une corniche à consoles (ill. 2a), tandis qu’une modeste console à denticules s’invite sur le mur pignon de l’aile ouest (ill. 2b). En 1923, les menuisiers préfèrent copier l’ornementation de la façade principale (ill. 3b) plutôt que celles avec une corniche à consoles (ill. 3a).
L’aspect banalisé du retour d’avant-toit du mur pignon (1905) est bien visible sur l’illustration 1a. Ce dernier est bardé d’aluminium et bordé d’un parement en vinyle imitant la planche à clins, un détail architectural typique aux murs pignons de la maison comme ceux de l’aile ajoutée vers 1923 (ill. 1b). Ici, sous le profilé d’aluminium, on retrouve la moulure décorative (doucine) et le bâti d’origine en bois. |
L’empreinte des anciennes moulures s’est formée grâce aux couches de peinture. On constate les deux approches différentes selon l’année de construction des pignons. Une corniche à consoles du côté de la cour arrière de la maison (ill. 2a) et, surprise, une corniche à denticules (ill. 2b) pour l’aile ouest de 1923. C’est un rappel de la décoration de la fenêtre en baie de la façade principale. |
La restauration des retours d’avant-toit est en continuité avec les travaux de la corniche à consoles (ill. 3a). Quand aux consoles à denticules (ill. 3b), elles s’inscrivent dans un geste respectueux de l’architecture éclectique de la maison. Il était plus facile de reproduire la menuiserie ornementale existante de la façade principale que de tenter d’intégrer la décoration des corniches situées sous les murs gouttereaux. |
Article tiré de La Lucarne – Automne 2020 (Vol XLI, numéro 4).
© APMAQ 2020. Tous droits réservés sur l’ensemble de cette page. On peut reproduire et citer de courts extraits du texte à la condition d’en indiquer l’auteur et la source, mais on doit adresser au secrétariat de l’APMAQ toute demande de reproduction de photos ou du texte intégral de cette page.
450 661-6000 Suivez-nous |
Accès rapide
Calendrier des activités Responsable de la protection des renseignements personnels
|
Nous remercions le gouvernement du Québec pour son soutien financier
|
© 2024 APMAQ (Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec) | Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec | Conception Web : ViGlob
En cliquant sur « Accepter », vous acceptez le stockage de témoins (cookies) sur votre appareil pour améliorer les performances de notre site Web et recueillir certaines statistiques de fréquentation via Google Analytics. Le respect de votre vie privée est important pour nous, nous ne collectons aucune donnée personnelle sans votre consentement.
Plus d'informationsEn cliquant sur « Accepter », vous acceptez le stockage de témoins (cookies) sur votre appareil pour améliorer les performances de notre site Web et recueillir certaines statistiques de fréquentation via Google Analytics. Le respect de votre vie privée est important pour nous, nous ne collectons aucune donnée personnelle sans votre consentement.