La Beauce, ce n’est pas seulement les « p’tits gâteaux Vachon », mais aussi les inondations !
En avril 2014 à Vallée-Jonction, plus spécialement à la Scierie-menuiserie Alphonse-Cliche (que plusieurs d’entre vous ont visitée lors de la tournée du 24 mai dernier), la rivière Chaudière commence à « sortir de son lit » et les préparatifs s’amorcent : surélever tout l’inventaire de bois sec, les moteurs les plus bas et l’appareillage électrique qui seront inondés s’ils demeurent à hauteur du plancher, autant dans la menuiserie, l’atelier de planage, la scierie, que dans l’ancienne chaufferie. Le niveau de l’eau finira par atteindre plus de trois pieds au rez-de-chaussée… niveau jamais atteint depuis le dimanche de Pâques de 1982!
Dégâts, désolation, découragement… laissant présager un avenir incertain pour cette entreprise ancestrale de quatre générations. Les travaux préventifs d’immunisation ont été entrepris en vain car tout a été quand même submergé. Les idées se succèdent alors : fermer l’entreprise familiale après plus de 110 ans d’histoire, ou « prendre son courage à deux mains », tel un vrai « Jarret noir », et repartir à nouveau en faisant surélever le bâtiment principal pour le mettre enfin au sec.
La meilleure option est analysée et lever le bâtiment s’avère être la solution la plus avantageuse, mais non la moins compliquée. S’ensuit, la recherche d’un ingénieur pour dresser les plans d’une entreprise en zone inondable, d’un entrepreneur qui se chargera de gérer le vaste chantier et d’une compagnie en levage de maisons qui aura comme projet un bâtiment pesant au bas mot 100 tonnes, et bien plus encore pour réussir ce défi de taille.
Après plus d’une année de « r’troussage de manches », le Moulin Cliche est plus haut de cinq pieds, tel qu’on pouvait le voir lors de sa construction en 1934, quand la rue était plus basse. Bien enraciné dans la belle vallée de la Chaudière, François Cliche, son propriétaire, toujours soucieux d’exercer son métier afin de sauvegarder notre magnifique patrimoine bâti, peut maintenant se vanter d’avoir protégé son propre patrimoine pour les générations à venir !
François Cliche, propriétaire du Moulin Cliche et membre de l’APMAQ