Il est facile, hélas, d’observer la lente disparition du patrimoine agricole dans nos paysages ruraux. À moins que ces bâtiments en bois, grandement délabrés, ne soient restaurés et réhabilités dans un avenir rapproché; il sera de plus en plus difficile, alors que l’agriculture est en mutation, de trouver la motivation nécessaire à la conservation de cette ressource identitaire importante pour le Québec. Notre génération, ainsi que celle qui suit, sauront-elles réagir à temps pour assurer la pérennité d’un patrimoine rural québécois vieux de 400 ans?
Malgré tout, il n’est pas trop tard pour procéder de manière dynamique à l’identification et à la mise en valeur de plusieurs bâtiments agricoles anciens dont l’architecture vernaculaire habite notre mémoire collective tout autant que les bâtiments patrimoniaux urbains.
À ce jour, plusieurs centaines de bâtiments agricoles anciens ont été répertoriés au Québec par le gouvernement, les MRC ou les municipalités mais il est illusoire de penser que les classifications seules assureront leur protection en toutes circonstances.
L’architecture est le miroir d’un peuple. Elle témoigne de ses origines, de ses valeurs et de son vécu. En Ontario, de vieilles granges multifonctionnelles à deux étages dites « allemandes » et des granges bien conservées de style « basilique » témoignent de la présence de nouveaux arrivants de Bavière, de Suisse, d’Angleterre et des Pays-Bas.
Au Québec, du début de la colonie jusqu’au milieu du XIXe siècle, les granges en bois adaptées des modèles français se sont beaucoup transformées avant d’adopter la forme unique et élégante de la grange longue québécoise avec toit à deux versants, abritant de multiples fonctions agricoles ; elles sont uniques en Amérique du Nord. Malgré l’importance de ce patrimoine, il est décevant de constater qu’il n’y a qu’un seul bâtiment du genre, situé en Charlevoix, présentement classé par le gouvernement du Québec comme monument historique.
Quoi faire comme amis du patrimoine agricole pour favoriser et assurer la mise en valeur de cette ressource-clé et pour conserver l’esprit des lieux ruraux? Voici cinq approches qui pourraient être mises en œuvre:
Vos suggestions et idées quant à de meilleurs lendemains pour notre patrimoine rural sont les bienvenues. Arthur Plumpton : aplumpton@sympatico.ca
Arthur Plumpton, ingénieur en chimie métallurgique et résidant de l’Ïle d’Orléans depuis de nombreuses années
[1] Ministère de la Culture et des Communications du QuébecÉtat des bâtiments agricoles restaurés et réhabilités à l’Île d’Orléans (Bâtiments primés par le Prix de l’Île, 1990-2014) – recherche du groupe patrimoine GRCAPV), Décembre 2014 impliquant des visites sur les lieux et/ou des discussions avec les propriétaires
[2] Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec
[3] Commission de protection du territoire agricole du Québec
[4] Union des Producteurs Agricoles du Québec
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