Lauréats du prix Thérèse-Romer 2018: Annie Claessens et Patrick Soucy

10 février 2019

Maison Fréchette: Prix Thérèse-Romer 2018, Annie Claessens et Patrick Soucy

Maison Fréchette

Nous avons acheté cette propriété en octobre 2002. La ferme a été occupée durant 300 ans par les descendants directs de l’ancêtre François Freschet, arrivé de La Rochelle en 1677. Malgré l’âge de la maison (1895) et son état délabré, nous lui avons trouvé beaucoup de charme!

Étant Fréchette de par ma mère et ayant été élevée dans une ancienne maison de pierres en restauration, ce choix me paraissait « normal ».  De plus, la proximité de Québec pour notre travail professionnel était un atout. Dès l’achat de la maison, Patrick entreprit les travaux et moi, les plans. Au niveau de la restauration, il y avait beaucoup à faire!

À l’extérieur, les détails architecturaux d’époque nous ont toujours fascinés.maison fréchette, derrière Nous avons donc été attentifs à la réplique des « corbeaux » sous le toit mansard, à l’ajout de planches cornières et au revêtement du brisis en bardeaux de tôle à la canadienne. Lors du curetage de la maison, nous avons dû, à notre grande surprise, enlever quatre couches de revêtement : bardeaux d’amiante, papier brique rouge, vieux déclins de bois, planches en oblique et arrivées aux pièces sur pièces, en réparer quelques-unes…Maison Fréchette avant restauration

Quant à entamer les travaux à l’extérieur, nous avons décidé de donner un peu d’amour aux fondations. Celles-ci furent nettoyées, isolées à l’uréthane giclé et couvertes d’une membrane Platon. Nous avons mis un drain français pour en assurer l’étanchéité et avons amélioré le sous-sol par l’ajout d’un plancher de béton chauffé. Le fait d’avoir isolé les fondations par l’extérieur nous a permis de garder le charme de la pierre dans notre cave de sept pieds de haut et d’en faire maintenant une salle de séjour.


À l’intérieur, les planchers étaient usés à la corde. On les refit avec des planches de pin, teintes et vernies. Malheureusement, quelques parties de bois moins sec se mirent à écailler. On décida de tout sabler et de faire une finition à l’huile, de couleur claire. Les murs ayant sans doute été repeints aux 10 ans, le boudin décoratif des planches avait pratiquement disparu ! Il nous fallut défaire les murs, nettoyer chaque planche, les trier, les sabler, les réinstaller aux murs.

Les plafonds, à l’étage des chambres, étaient trop bas : à certains endroits, la moulure au-dessus des fenêtres était coupée ! On décida de défaire ces plafonds, mais d’en conserver les planches…On les refit au-dessus des poutres du grenier. Les murs furent lambrissés de planches verticales et heureusement, nous avons pu, à l’étage, conserver les planchers d’origine.

L’arche entre le salon et la salle à manger était bas et carré. Nous avons plutôt opté pour la forme cintrée des fenêtres qui, elles, ont toutes été refaites en atelier avec double vitrage thermos. L’ancienne cuisine d’été fut rapidement démolie parce que trop petite et trop abîmée. On la refit en conservant les portes anciennes et en réutilisant pour les murs intérieurs, les planches conservées des plafonds du haut. 

Vue aérienne avec la ferme
La nouvelle cuisine d’été comporte un comptoir « contemporain » et une cave creusée pour la salle de lavage. L’utilisation des matériaux recyclés contribue à lui donner une allure d’époque.

Dans la cuisine, le vieux poêle Bélanger que nous n’allions pas utiliser dut quitter la pièce! Les plafonds, alors en petites planches embouvetées, furent défaits et refaits selon un modèle néo-classique, en larges planches et couvre-joints.


Un vidéo démontrant l’histoire de la restauration de la ferme ancestrale des Fréchette à Saint-Nicolas est disponible ici. On y présente la chaine des titres, les travaux anciens et récents ainsi que le projet de crèmerie. 




Article tiré de La Lucarne – Hiver 2018-2019 (Vol XL, numéro 1).

© APMAQ 2019. Tous droits réservés sur l’ensemble de cette page. On peut reproduire et citer de courts extraits du texte à la condition d’en indiquer l’auteur et la source, mais on doit adresser au secrétariat de l’APMAQ toute demande de reproduction de photos ou du texte intégral de cette page.









  Retour